La responsabilité des entreprises en Afrique
En RDC, des enfants et des adultes risquaient leur santé et leur vie en travaillant dans des mines de cobalt pour un dollar par jour. En Afrique du Sud, Lonmin Plc, un géant de l’exploitation du platine ayant son siège au Royaume-Uni, laissait ses employés vivre dans des conditions sordides à Marikana, alors que l’entreprise avait pris l’engagement juridiquement contraignant de faire construire 5 500 nouveaux logements sur 10 ans. Personne n’a été amené à rendre de comptes pour l’homicide en 2012 de 34 personnes qui manifestaient contre les mauvaises conditions de travail dans les mines. En revanche, la pression, la mobilisation et les exigences de l’opinion publique en matière de responsabilité des entreprises sont devenues de plus en plus manifestes dans plusieurs pays. En juin, une affaire emblématique a été intentée devant la justice civile contre Shell aux Pays-Bas : le géant pétrolier était accusé de complicité dans l’arrestation, la détention et l’exécution illégales de neuf Ogonis, pendus par le régime militaire nigérian en 1995. Des organisations internationales appelaient à diligenter une enquête sur le rôle de l’entreprise dans les graves violations des droits humains commises par les forces de sécurité nigérianes en pays ogoni dans les années 1990. Certains États ont pris des mesures positives. La RDC s’est engagée à mettre fin au travail des enfants dans le secteur minier d’ici à 2025, ce qui constituerait une avancée considérable. En effet, des enfants, dont les plus jeunes n’avaient que sept ans, effectuaient encore des travaux dangereux dans les mines. Le Ghana a ratifié la Convention de Minamata sur le mercure, qui vise à protéger les ouvriers de ce métal liquide toxique en réduisant l’utilisation du mercure dans l’exploitation de l’or pratiquée de manière artisanale ou à petite échelle, et à empêcher que les enfants y soient exposés.