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Chroniques d'Hassan Cheyeb
28 octobre 2015

Tsipras s'est-il renié ?

Alexis Tsipras a surpris son monde en annonçant un référendum. Au regard de son passé, ses partenaires européens et les observateurs n'auraient pas dû être étonnés. Les réunions de la dernière chance débouchant sur une nouvelle date-butoir reculée de quelques semaines s’étaient tellement enchaînées que certains observateurs en étaient presque à considérer les négociations entre la Grèce d’Alexis Tsipras et l’Eurogroupe comme un jeu. D’autant que, avant de remporter les élections législatives grecques en janvier, le leader de Syriza, parti grec anti-austérité, avait semblé mettre de l’eau dans son vin. Il y a quelques jours, il proposait même d'accélerer la suppression des pré-retraites grecques pour contenter ses partenaires continentaux. Et là, patatras, Alexis Tsipras soumet le plan européen d’aide à son pays à un référendum et l’annonce dans la soirée du vendredi 26 juin. Le 1er juillet, malgré quelques incompréhensions, il maintient le cap (et la consultation populaire, accessoirement). Pour l’occasion, il trouve les accents de tribun qui ont fait sa réputation avant qu’il ne prenne en main la destinée des Hélènes. Après avoir dénoncé ce qu’il estimait être un ultimatum envoyé par les institutions européennes et les créanciers de la Grèce, il s’exclamait: «La question qui sera posée au référendum dimanche prochain sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision. Je vous invite à prendre cette décision souverainement et avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant.» Ainsi donc, si vous avez pris Alexis Tsipras pour un matamor couvrant les concessions sous des effets de manche, vous avez eu tort. Celui qui affirmait il y a trois ans qu’«on ne négociait pas avec l'enfer» (en l’occurrence le FMI, la BCE et l’Union européenne) a poli son discours et est revenu à des positions plus diplomatiques. Mais il n’a pas renoncé pour autant à ses convictions anti-austérité en devenant le pensionnaire du palais Maximou. Une constance que son parcours illustre. Alexis Tsipras est abonné aux situations charnières. Quarante ans avant d’être nommé chef du gouvernement, il naît dans le nord d’Athènes le 28 juillet 1974 soit seulement quatre jours après la chute du régime des colonels, cette dictature militaire d’extrême droite et pro-américaine qui dirigeait la Grèce depuis 1967. Son père est entrepreneur dans le bâtiment et de sensibilité plutôt centriste. À 17 ans, mal à l’aise, il s’exprime à la télévision contre la réforme scolaire du gouvernement Mitsotakis Mais au lycée, comme durant les études qui vont faire de lui un ingénieur, le jeune Alexis Tsipras manifeste une autre sensibilité. Adolescent, il rejoint les rangs du Parti communiste grec et, à 17 ans, il participe aux manifestations contre la réforme scolaire avancée par le gouvernement Mitsotakis. Figure du mouvement, il est même invité à s’exprimer à la télévision où, pâle et le visage tourné vers le sol, il se montre mal à l’aise et timide.

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